Rencontre avec 2 membres du groupe canadien « Bad Skin » qui était en France récemment

Légende Webzine Bonsoir à vous les Bad Skin merci de nous accorder cette interview, merci à Pascal, alias Ahasverus Cornelius, aussi !

Dope merci à vous

LW Alors c’est votre première en France ?

Dope oui

LWPouvez-vous nous parler du Midem de cannes?

Dope ce que l’on est venu faire au Midem c’est vraiment du networking : échanger des contacts, rencontrer les gens. Je trouve que c’est important dans l’industrie musicale et puis on a la possibilité que ce soit avec des gens venant du monde entier donc c’est ça que je trouve vraiment intéressant. Tu vas dans un kiosque, il y a des Chiliens, tu vas dans un autre kiosque il ya des Indiens ; c’est ça que j’aime vraiment et puis encore rencontrer des gens, profiter c’est ça le Midem ! C’est travailler, du business mais en s’amusant aussi en même temps donc c’est vraiment divertissant.

LWPour faire plus ample connaissance, je voulais connaître votre propre légende personnelle : votre histoire, votre rencontre entre les différents membres du groupe…

Caro c’est vraiment Dope qui postait un peu partout des affiches à Montréal, dans les écoles, métros, tous les accès publics… Par la suite, on l’a contactée, chacune d’entre nous, les trois autres filles, on a passé des auditions et elle nous a acceptées ! Elle voulait vraiment avoir un « band » féminin : une image féminine dans le style rock.

Dope je trouvais que justement c’était plus impactant, un groupe féminin surtout dans le style que l’on fait : du rock ! C’est choquant des filles qui disent des mauvais mots ou qui vont agir comme des garçons ! Ca choque vraiment ! C’est pas tout le monde qui accepte ça et dans mon entourage il n’y avait aucun musicien, j’habitais à Laval (Canada) les personnes ne faisaient pas de musique donc je suis partie à Montréal dans les écoles de musique et les métros pour construire ce band.

© Enzo Franchini

LWJe voulais savoir si c’était une évidence pour vous de faire du Punk-Grunge ?

Caro c’est ce que l’on écoute le plus, on a même rencontré nos artistes préférés à Seven (festival de musique), c’était vraiment super.

LWVous deviez être stressées en fait.

Dope oui mais c’était un bon stress, mais c’était irréel  pourquoi nous on est ici ? Plus que d’autres personnes ? C’est vrai que l’on aurait pu choisir quelque chose de plus populaire, de plus commercial ou plus en demande… Le rock, je trouvais que c’était plus choquant avec la guitare et puis c’est plus quelque chose de « pur », aujourd’hui tu cliques sur un bouton la batterie commence et quelqu’un chante par-dessus !

LWQuelles sont les thèmes qui vous tiennent particulièrement à cœur dans vos compos ? 

Caro c’est plus le côté féminin, dire aux filles : peu importe qui vous êtes, peu importe ce que vous faites, vous pouvez le faire. Même le nom Bad Skin dénonce les medias qui disent : vous devez avoir une belle peau toujours maquillée et parfaite ! Nous on veut dire que même avec un eczéma vous pouvez faire quelque chose de votre vie ! Vous pouvez être au même niveau que nous !

Dope vraiment inspirer les gens, inspirer les jeunes filles à se démarquer, être indépendante, être forte surtout dans le milieu dans lequel on est, est très masculin ; c’est important pour nous d’inspirer les gens, on essaie de parler des choses tabou comme la politique et de ce qu’il se passe dans le monde…

Caro tout ce qui est controversé.

Dope exactement ! tout ce qui est tabou car tout le monde n’en parle pas.

Caro le don de pouvoir le partager…

Dope ou le courage de le dire…

Caro pour dire vous n’êtes pas les seuls à penser ça ! Nous aussi !

LWSi je vous compare à Patti Smith et Nirvana réunis, de mon propre avis, vous en dites quoi ?

Caro c’est exactement ce que je dis à tout le monde, nous sommes Nirvana version fille !

LWFinalement dans les revendications on est sur du Patti Smith et pour la musique sur du Nirvana…

Dope effectivement, on nous compare à plusieurs groupes mais c’est sûr c’est un tout, tout se complète, on s’inspire de tout, on n’écoute pas seulement du rock on écoute vraiment de tout tu vois on peut être en train d’écouter du rap après du blues, du jazz, du rock ou du reggae tout nous inspire.

LWAprès tous les scandales que l’on a pu voir dans différents milieux artistiques comme le cinéma vis-à-vis des femmes, pourriez-vous nous dire si aujourd’hui il est encore difficile de se faire entendre et respecter en tant que femme dans le milieu de la musique ?

Caro c’est sûr c’est un peu plus facile maintenant grâce aux réseaux sociaux.

Dope surtout grâce aux femmes qui ont déjà brisé la glace, après c’est sûr il y a encore des ignorants comme lorsque l’on se fait traiter de groupie, ces personnes ne savent pas que c’est nous qui allons monter sur scène. Exemple : une fois dans un festival, on était devant car on aime encourager les autres groupes. On performe, on finit de performer, on « brise la baraque » comme on dit et là on sort du stage un groupe vient nous voir et dit : « c’était vraiment bon ! On pensait que vous étiez juste des groupies mais en fait c’était vraiment bien ! » Une fois j’étais invitée « spéciale » pour un spectacle , un event « clean » tout le monde en costume cravate , moi j’étais arrivée avec mes bottes déchirées, collants déchirés, une tenue vraiment trash et tout  le monde se disait mais c’est qui ça ? Je discutais avec un jeune homme pendant que le groupe qui m’avait invitée performait et je lui demande ce qu’il fait dans la vie et me répond qu’il est ingénieur… blablabla… j’essaie d’être sympa de parler et rencontrer les gens et là il me dit : « Et toi à part être la groupie du groupe, tu fais quoi ? » et puis il m’a vu partir au stage et il s’est senti mal, finalement la groupie… ! Parfois il y a des préjugés et parfois on est accepté facilement étant un groupe de filles, ça dépend du lieu et des personnes.

LWDurant les mois qui vont venir vous avez des projets qui vont se faire, peut-être en France, ou des collaborations… ?

Caro on essaie de faire le plus de collaboration possible mais en ce moment on travaille surtout sur notre nouvel album qui va bientôt sortir, et on travaille sur une chanson très connue « Barbie Girl » mais en version rock !

Dope on voulait apporter le look « fille » mais punk en même temps. La vidéo du morceau n’est pas encore finie mais c’est très coloré et très trash ! On voulait faire de cette chanson connue quelque chose de controversé !

Dope et Caro avec notre touche Bad Skin !!

Dope on travaille sur des shows, sur l’album, des photos, on fait beaucoup de choses, pas mal de choses à venir aussi…

LWDonc il faut vous suivre ?!

Dope oui ! Sur les réseaux sociaux !

LWSi je vous dis chanson française, qu’est-ce qu’il vous vient à l’esprit ?

Caro Garou ! C’était mon premier artiste préféré !

Rires

Dope moi j’aime bien Zaz, elle m’inspire beaucoup.

LWChez vous il y a beaucoup de chansons françaises qui passent à la radio ?

Dope un peu mais c’est beaucoup plus américanisé, mais j’aime d’anciens artistes comme Edith Piaf.

LWDu coup pouvez-vous nous confier votre chanson préférée inavouée ? Que vous avez honte de chanter haut et fort ?

Caro Garou !

Eclats de rire à nouveau

Dope moi j’avoue j’écoute du Britney Spears en m’entrainant « baby, baby one more time »

LW« The last question », que conseillerez-vous à toutes les jeunes femmes qui veulent réaliser leur propre Légende Personnelle ?

Dope penser et ne pas s’arrêter à ce que les gens vont vous dire, car nous plus d’une fois on nous a dit que l’on n’arriverait pas à faire telle ou telle chose alors que l’on est ici en France avec vous, au Midem. Il faut être perspicace au bon moment et au bon endroit mais pour ça il faut être partout. D’ailleurs merci à notre maison de production Dance Plant Records, qui nous aide beaucoup à réaliser nos rêves, ils sont derrière nous et c’est grâce à eux que l’on a pu réaliser tout ça, vraiment !

LW Merci à vous les filles pour avoir joué le jeu !

© Enzo Franchini

Dope merci à vous et suivez nous sur Instagram, Facebook, Snapchat, Twitter… et notre album « Pussy Power » est disponible dans tous les magasins digitales, merci !

Maude Franchini

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